Ce soir, l’Italie affronte l’Espagne en demi-finale de l’Euro 2020 à Wembley ; le vainqueur affrontera l’Angleterre ou le Danemark en finale le 11 juillet toujours dans l’enceinte de ce mythique stade londonien. Cette rencontre est devenue un des plus grands classiques du championnat d’Europe des Nations : après les ¼ de finale de 2008, la […]
Ce soir, l’Italie affronte l’Espagne en demi-finale de l’Euro 2020 à Wembley ; le vainqueur affrontera l’Angleterre ou le Danemark en finale le 11 juillet toujours dans l’enceinte de ce mythique stade londonien. Cette rencontre est devenue un des plus grands classiques du championnat d’Europe des Nations : après les ¼ de finale de 2008, la finale de 2012 et les 1/8ème de finale de 2016, les deux pays s’affrontent aujourd’hui pour une place en finale. Leonardo Spinazzola est absent pour l’Italie, tandis que Pablo Sarabia est incertain en raison d’une blessure, les deux formations se présentent ainsi avec des perspectives différentes. Décryptage.
Deux nations sur la même vague
Depuis leur dernière rencontre officielle en 2016, les choses ont beaucoup changé à la fois pour l’Italie que pour l’Espagne. La Squadra Azzurra qui a loupé sa qualification pour le dernier Mondial en Russie a su se réinventer et se faire une nouvelle jeunesse depuis la nomination de Roberto Mancini comme entraineur fin 2018. Depuis, les coéquipiers de Lorenzo Insigne ne savent plus perdre et enchainent désormais 32 matchs consécutifs sans défaite. Une performance record qui nous est présenté également avec un jeu offensif séduisant qui a permis aux italiens d’écraser tous leurs adversaires durant cet Euro, y compris la Belgique qui occupe pourtant la première place du classement FIFA.
De son côté, l’Espagne qui s’est fait éliminer dès le 2ème tour au Mondial russe s’est offert une nouvelle jeunesse en insérant plusieurs nouveaux jeunes joueurs comme Pedri, Olmo, Oyarzabal, etc. Depuis, la sélection va mieux et poursuit son aventure dans cet Euro malgré un début mitigé. L’Espagne de Luis Enrique compte déjà 12 buts marqués en 5 matchs, soit la meilleure équipe offensive du tournoi. L’Espagne a surmonté la tension qui régnait avant le tournoi, le chaos provoqué par le coronavirus et d’épuisants affrontements à élimination directe pour prolonger un parcours impressionnant qui ne l’a vu subir qu’une seule défaite en 29 matches et rester invaincue en 13 rencontres.
Ces deux équipes semblent avoir oublié ce que c’est que de perdre – mais l’une d’entre elles doit quitter la compétition à l’issue de cette demi-finale.
L’historique des confrontations ?
Malgré la phase de transition par laquelle passe la sélection espagnole, elle vise un troisième titre de champion d’Europe en quatre éditions après les sacres de 2008 et 2012 (notament face à l’Italie en finale). De son côté, la squadra Azzurra, autre poids lourd du continent ressuscité par Roberto Mancini, se rend à Wembley à la recherche d’une 2ème étoile européenne sur son maillot après le sacre de 1968 et deux tentatives échouées dans ce 21ème siècle – les finales perdues en 2000 et 2012.
Les deux équipes se sont rencontré 10 fois lors de tournois majeurs, l’Italie ayant conservé l’avantage jusqu’à ce que l’Espagne la batte aux tirs au but lors de son triomphe à l’Euro 2008, avant de la battre 4-0 en finale quatre ans plus tard.
Ce qu’on dit les protagonistes
“Au cours des 20 dernières années, ils ont dominé le football mondial, donc je ne pense pas qu’ils vont changer leur style de jeu maintenant. De plus, Luis Enrique est un grand entraîneur pour ce qu’il a montré. Ils ont un style de jeu, inventé par eux, qui les a conduits à des succès extraordinaires et ils continuent à bien le faire. Le nôtre sera légèrement différent, nous sommes italiens et nous ne pouvons pas soudainement devenir espagnols. Nous allons essayer de jouer notre jeu. Nous savons que ce ne sera pas si facile. Nous savons que nous devons réaliser une grande performance parce que l’Espagne est une équipe de haut niveau “, a déclaré Mancini lors de la conférence de presse d’avant match.
“C’est une équipe italienne avec de grands joueurs qui cherchent à avoir beaucoup de possession. Ce sera la première bataille du match : qui dominera la possession du ballon ? Je ne pense pas que nous soyons tous les deux capables de dominer, il sera donc intéressant de voir qui remportera ce duel. Ils utilisent également un pressing haut, ce qu’il serait difficile d’imaginer une équipe italienne du passé. Et le problème, c’est que je vois l’Italie montrer la même attitude que nous… ils ont l’impression d’être une véritable unité d’équipe“. C’est comme ça qu’a répliqué le technicien espagnol dans sa conférence de presse d’avant match.
La Squadra Azzurra privée de Spina, son meilleur joueur pour l’instant
La blessure de Spinazzola – le défenseur latéral a quitté le terrain en larmes après s’être rompu le tendon d’Achille contre la Belgique – est le seul point négatif du quart de finale remporté par l’Italie à Munich.
Le joueur de 28 ans était en train de réaliser un tournoi spectaculaire : sa vitesse et sa ruse du fait de jouer sur son faux pied ont tellement apporté pour le flanc gauche de l’attaque italienne, notamment sa complémentarité avec Lorenzo Insigne sur ce flanc. En effet, alors qu’il opérait ostensiblement en tant qu’arrière gauche, il ressemblait souvent à un piston gauche et même à un deuxième attaquant puisqu’on l’a retrouvé à maintes reprises tenter des tirs dans la zone des 16,5 mètres.
Spinazzola a effectué plus de dribbles que n’importe quel autre joueur italien et s’est également distingué par ses tirs et ses occasions créées. On s’attend à ce qu’Emerson, plus conservateur et défensif, le remplace dans un changement poste pour poste, mais est ce qu’on aurait une même Italie avec le joueur de Chelsea ?
Qui dominera le milieu de terrain ?
La bataille du milieu de terrain risque certainement d’être importante. L’Espagne a la capacité de dominer cette zone, avec Sergio Busquets, Pedri et Koke qui forment une unité redoutable. Mais malgré leur domination écrasante au niveau de la possession du ballon sur les cinq derniers matchs, leurs milieux centraux n’ont toujours pas marqué à l’Euro 2020.
L’Italie, en revanche, semble avoir beaucoup plus de puissance dans ce domaine. Manuel Locatelli et Matteo Pessina ont tous deux inscrit deux buts, tandis que Barella a également trouvé le chemin des filets. Le danger italien vient également de l’énorme capacité du duo Jorginho-Verratti à contrôler et orienter le jeu de leur équipe. Le joueur neutralisé est sur les nuages durant cet Euro : il vient de réussir une performance XXL contre le Belgique en réalisant un total de 99% de passes réussies dans le match.
D’ailleurs, ce graphique comparatif entre Jorginho et Busquets lance déjà la rude bataille qui aura lieu entre les deux meneurs du jeu de chaque équipe. Alors que l’italien surclasse l’espagnol au niveau des passes réussies et dribbles réussis, le numéro 5 de la Roja touche plus de ballons par match et assure plus tacles réussis. Nous sommes prévenus, nous allons nous régaler ce soir.
L’Espagne de Morata, l’équipe qui rate le plus d’occasions de l’Euro
Si la blessure de Spinazzola privera les italiens d’un atout majeur, le problème de l’Espagne est son incapacité à traduire ses occasions en buts. Malgré le fait qu’elle est la meilleure attaque du tournoi avec 12 réalisations, la Roja en rate trop.
Contre la Suisse en huitième de finale, ils n’ont marqué qu’une fois sur 28 tirs au but. Lors de leurs deux premiers matches de groupe, contre la Suède et la Pologne, ils ont été tout aussi inefficaces, marquant un seul but sur 29 tirs, pour deux matchs nuls. Leurs attaquants, Morata et Gerard Moreno, se classent premier et deuxième pour les occasions manquées à l’Euro 2020, avec respectivement six et cinq ratés.
Luis Enrique espère que la chance tournera face à l’Italie et que l’Espagne trouvera le moyen de compléter sa créativité, mais l’équipe de Mancini ne devrait pas lui laisser autant d’occasions que les autres adversaires qu’elle a rencontrés jusqu’à présent.
Avant d’encaisser des buts contre la Belgique et l’Autriche lors de ses deux derniers matches, l’Italie avait connu une série de 11 matches sans encaisser de but. Ils ont limité leurs adversaires à l’Euro 2020 à seulement sept tirs par match et, avec Leonardo Bonucci, Giorgio Chiellini et les autres qui célèbrent chaque blocage et chaque tacle comme un but, ils vont sûrement se réjouir du défi de garder les attaquants espagnols tranquilles ce soir.