Lionel Messi au PSG, Cristiano Ronaldo à Manchester United, Antoine Griezman à l’Atletico Madrid, Romelu Lukaku à Chelsea, le mercato estival 2021 nous a complétement pris de travers. Personne n’a vu venir une telle session mouvementée avec des transferts aussi dingue les uns que les autres. Malgré la crise sanitaire et ses conséquences drastiques sur […]
Lionel Messi au PSG, Cristiano Ronaldo à Manchester United, Antoine Griezman à l’Atletico Madrid, Romelu Lukaku à Chelsea, le mercato estival 2021 nous a complétement pris de travers. Personne n’a vu venir une telle session mouvementée avec des transferts aussi dingue les uns que les autres. Malgré la crise sanitaire et ses conséquences drastiques sur la santé financière des plus grands clubs européens, mais certains d’entre eux ne se sont pas privés et nous ont même offert le mercato le plus fou des tous les temps, un mercato qui a vu les deux plus grandes stars du football moderne changer de club au même temps.
Alors que sur le plan sportif, ces opérations risquent de bien changer la carte européenne de football à court terme, il est difficile de négliger également leur aspect économique. Retour sur les enseignements financiers de ce mercato XXL !
Le mercato 5 étoiles des Parisiens
S’il y a une équipe en Europe qui a coulé beaucoup d’encre durant cet été, c’est bien évidement le Paris Saint Germain avec son mercato 5 étoiles durant lequel le club de la Capitale a pris, préparez-vous, le meilleur jeune arrière droit du monde (Achraf Hakimi), le capitaine des Pays-Bas (Georginio Wijnaldum), le capitane du Real Madrid (Sergio Ramos), le capitaine de l’Ac Milan et meilleur joueur de l’Euro 2020 (Gigio Donnaruma) et pour boucler le cercle des stars, le capitaine du FC Barcelone et de la sélection d’Argentine, le seul joueur qui a gagné 6 ballons d’or, Monsieur Lionel Messi.
Le marché parisien s’est conclu avec l’acquisition à la dernière minute de Nuno Mendes, l’un des meilleurs talents du championnat portugais en poste d’arrière gauche. Le plus étonnant dans ce mercato, c’est que le PSG n’a presque rien déboursé en termes d’indemnités de transfert pour attirer tout ce beau monde, hormis des contrats avec des salaires astronomiques qui font du PSG l’employeur sportif qui a la plus grande masse salariale au monde.
Le bilan parisien est négatif de 74 millions d’euros, suite à un total de dépenses de 83 millions d’euros pour des recettes (vente de joueurs) à seulement 9 millions d’euros. Le PSG a pris un énorme risque financier en investissant sur autant de stars, mais il suffit juste de penser aux retombées marketing et hausse de la Cote du club à la bourse pour savoir que tout entrera dans l’ordre. Du coté des supporteurs, l’engouement continu sur les différents accessoires PSG depuis la signature de Léo Messi laisse de quoi affirmer que la stratégie parisienne est complétement raisonnable.
Money, Money, Money, plus rien n’arrête les anglais
Un petit coup d’œil sur le classement effectué par le site Transfermarkt.fr des équipes qui ont le plus déboursé durant cet été, et on s’aperçoit que 4 des 5 premiers clubs sont anglais et ils passent même à 12 sur le top 20. Malgré le recrutement de Cristiano Ronaldo (5 ballons d’or), de Jadon Sancho et de Rafael Varane, le Manchester United n’est que 2ème de ce tableau (145 millions d’euros) devancé par les Gunners d’Arsenal qui ont dépensé plus de 165 millions d’euros.
Les Citizens, champion d’Angleterre en titre, a fait un peu moins en dépensant 127,5 millions d’euros dont 117,5 millions seulement pour le recrutement de Jack Grealish. Sur ce top 4 anglais, seul Chelsea (champion d’Europe en titre) s’en est sorti avec des comptes au vert de 2.35 millions d’euros malgré leur 120 millions d’euros investis grosso modo pour attirer Romelu Lukaku. Un bilan positif qui revient à la richesse de l’effectif des Blues qui leur a permis de céder quelques bons éléments pour un total de 122.35 millions d’euros.
Si les cadors anglais n’ont pas hésité à sortir les moyens pour s’adjuger les meilleurs joueurs de l’Europe, les autres équipes ont suivi. Des clubs comme Aston Villa, West Ham et Crystal Palace sont dans le Top 10, alors que le promu Norwich City est 16ème avec 66.15 millions d’euros dépensés, loin devant les plus grands clubs européens.
Il faut dire que le marché anglais n’a jamais manqué en attractivité pour les spectateurs. Il suffit juste de voir les records d’affluences dans les stades, les ventes de maillots et autres gadgets comme les coques de smartphones Angleterre pour comprendre le diaporama footballistique dans ce pays. Reste à définir si dépenser autant d’argent est garant de la réussite sportive à moyen et long terme ? La vérité est pour l’instant mitigé, car il suffit de voir le début de saison catastrophique que réalise l’Arsenal pour comprendre que l’argent seul ne fait pas le bonheur, pourtant ce club qui a dépensé le plus en Europe durant ce mercato.
Les italiens en perte de vitesse
S’il existe bien un championnat qui a perdu en termes d’image durant cet été, c’est bien le championnat italien qui s’est vidé de toutes ses stars. Frappés de plein fouet par la crise économique due au coronavirus, les clubs italiens se sont rendu à l’évidence de devoir vendre sans faire de folies dans le mercato d’entrée pour équilibrer leurs comptes. Gigio Donnaruma, Cristiano Ronaldo, Romelu Lukaku et Rodrigo De Paul ont fait leurs valises sans voir de vrais grandes stars les remplacer.
D’ailleurs, seulement 3 clubs italiens figurent dans le top 25 européen des clubs qui ont le plus dépensés. On trouve la Roma de José Mourinho en premier (7ème d’Europe) avec 97.75 millions d’euros dépensés, l’AC Milan (12ème) avec 72.70 millions d’euros dépensés et l’Atalanta Bergame (13ème) avec 68 millions d’euros. Le point commun entre ces 3 clubs est qu’ils sont tous perdants financièrement en terme de cet exercice.
Il faut aller à la 33ème place européenne pour voir le premier et unique club italien avec un bilan financier positif à l’issue de ce mercato, à savoir l’Inter de Milan avec 161.05 millions d’euros de plus-value sur son mercato. Les champions d’Italie ont été obligés de vendre Hakimi et Lukaku, tout en faisant un mercato low cost pour pallier les grosses pertes engendrées à cause de la crise. La Juventus (35ème d’Europe) a réussi un mercato timide, mais plutôt équilibré avec 34,5 millions dépensés pour 34 millions encaissés. Le club de Turin a surtout réduit sa masse salariale en se séparant de sa star Cristiano Ronaldo et de ses 31 millions d’euros de salaire annuel.
Une petite coque de foot personnalisé aux couleurs de votre équipe italienne pour encourager la Serie A à rebondir ?
Qu’en est-il de la Liga espagnole ?
Si l’histoire du mercato nous parle de quelqu’un, c’est bien évidemment des deux cadors espagnols, le Real Madrid et le Fc Barcelone qui nous ont tellement habitués à dépenser pour les meilleurs joueurs. Hélas, la crise sanitaire est passée par là et après l’été 2021, seulement 2 clubs espagnols figurent dans le Top 25 mondial, à savoir l’Atletico Madrid (Champion d’Espagne) et le Villareal (Vainqueur de l’Europa League) avec respectivement 65 millions d’euros et 54.5 millions d’euros dépensés. Des sommes totalement médiocres pour une équipe de premier rang en Espagne si on voit leurs dépenses durant les dernières années.
Plongé dans une crise économique historique (plus d’un milliard d’euros de déficit), le FC Barcelone n’a dépensé que 14,5 millions d’euros durant cet été faisant de lui le 68ème club du classement européen. Un mercato ultra freiné durant lequel les catalans ont perdu Lionel Messi et Antoine Griezman pour les remplacer de Memphis Depay et Sergio Aguero (tous les deux en agent libre) dans une optique abusive de réduction de masse salariale. Le mot d’ordre en Catalogne est désormais les enfants du club pour redresser son blason économique. D’ailleurs, le bilan de ce mercato est positif de 39,30 millions d’euros.
Du côté du Real Madrid, les finances sont beaucoup plus saines, mais la priorité étant la rénovation du stade, le mercato était plus ou moins intelligent. Le club de la Capitale a su conserver son noyau, hormis sa charnière défensive (Ramos-Varane) et fait quelques bons coups comme le recrutement gratuit de David Alaba. En total, les Blancos ont terminé cette session avec un total de dépenses de seulement 31 millions d’euros (39ème club d’Europe) et un excèdent de 47 millions d’euros.
Pour faire le tour complet
A l’issue de ce mercato estival 2021, nous pouvons vraiment conclure que la majorité des clubs historiques d’Europe se sont contrariés à des transferts intelligents : principalement pour faire passer l’orage pour certains, mais tout simplement pour survivre pour d’autres. Une dure réalité économique qui ne semble pas inquiéter les heureux clubs appartenant aux grands hommes d’affaires russes ou émirs du golfe. D’ailleurs, il suffit de contempler le paysage économique sportif de ce mercato pour faire passer des dizaines de questions quant à la capacité compétitive des forces historiques du vieux continent, ces clubs qui sont fiers d’avoir tout gagné par le passé mais qui ne sont plus capables de garder les bons joueurs – les stars n’en parlons même pas – de nos jours.
Si nous sortons des 5 championnats majeurs, nous remarquons que des clubs comme le Shakhtar Donetsk (Ukraine), le Club Brugge (Belgique) et le FC Krasnodar (Russie) occupent des positions avancées par rapport à plusieurs grands clubs d’Europe. Ils sont respectivement 26ème, 28ème et 42ème de ce classement. Ceci permettra-t-il de réduire l’écart sportif entre le big 5 d’Europe et les autres ?
Nous constatons également l’émergence des nouvelles forces du football actuellement comme le RB Leipzig (Allemagne) qui occupe la 5ème position européenne en termes de dépenses (107.52 millions d’euros dépensés), du Stade Rennais (France) et ses 79,5 millions d’euros dépensés ou de l’OCG Nice et ses 48 millions d’euros. Ces clubs qui affichent des ambitions sportives élevées sont-ils entrain de véritablement changer la carte du football européen ?